Le week-end dernier s’est tenu à Berlin le sommet sur la Libye, qui avait pour but de trouver des solutions pour mettre fin à la guerre civile et établir la paix.
Les États impliqués dans le conflit ont convenu dimanche soir de respecter l’embargo sur les armes et de mettre fin au soutien militaire apporté aux parties au conflit en Libye. Jamais auparavant, dans le conflit qui dure depuis huit ans, il n’avait été possible d’engager tous les acteurs étrangers vers des accords d’une telle portée.
Ces résultats sont encourageants et l’UNICEF espère que toutes les parties concernées respecteront les accords.
Déclaration de la directrice générale de l’UNICEF, Henrietta Fore
(Publié le 17.01.2020)
« Les enfants en Libye, y compris les enfants réfugiés et migrants, continuent de souffrir gravement de la violence et du chaos déclenchés par la guerre civile qui sévit depuis longtemps dans le pays.
Depuis avril dernier, lorsque les hostilités ont éclaté à Tripoli et dans l’ouest de la Libye, les conditions de vie de milliers d’enfants et de civils se sont encore dégradées. Des attaques aveugles dans des zones peuplées ont fait des centaines de morts et l’UNICEF a reçu des rapports faisant état d’enfants mutilés ou tués. Des enfants sont également recrutés pour les combats. Plus de 150.000 personnes, dont 90.000 enfants, ont été forcées de fuir leurs foyers et sont maintenant déplacées à l’intérieur du pays.
Les infrastructures dont dépendent les enfants pour leur bien-être et leur survie ont également été attaquées. Près de 30 établissements de santé ont été endommagés par les combats, ce qui a forcé 13 d’entre eux à fermer. Les attaques contre les écoles et la menace de violence ont conduit à des fermetures et ont laissé près de 200.000 enfants sans éducation. Les systèmes d’approvisionnement en eau ont été attaqués et le système de gestion des déchets s’est pratiquement effondré, augmentant considérablement le risque de maladies d’origine hydrique, dont le choléra.
Les 60.000 enfants réfugiés et migrants qui se trouvent actuellement dans les zones urbaines sont également extrêmement vulnérables, en particulier les 15.000 enfants qui ne sont pas accompagnés et ceux qui sont détenus dans des centres de détention. Ces enfants n’ont déjà qu’un accès limité à la protection et aux services essentiels, de sorte que l’intensification du conflit n’a fait qu’amplifier les risques auxquels ils sont confrontés.
L’UNICEF et ses partenaires sont sur le terrain pour aider les enfants et les familles touchés à accéder aux soins de santé et à la nutrition, à la protection, à l’éducation, à l’eau et à l’assainissement. Nous apportons également une aide aux enfants réfugiés et migrants, y compris ceux qui sont détenus dans des centres de détention. Malheureusement, les attaques contre la population civile et les infrastructures, ainsi que contre le personnel humanitaire et sanitaire, cherchent à saper les efforts humanitaires.
Aujourd’hui, les enfants en Libye sont dans une situation désastreuse et intenable que le reste du monde devrait trouver inacceptable. Nous appelons d’urgence toutes les parties impliquées dans le conflit et les personnes influentes à protéger les enfants, à mettre fin au recrutement et à l’utilisation d’enfants, à cesser les attaques contre les infrastructures civiles et à permettre un accès humanitaire sûr et sans entrave aux enfants et aux personnes dans le besoin. Nous demandons également aux autorités libyennes de mettre fin à la détention des enfants migrants et réfugiés et de rechercher activement des alternatives sûres et dignes à la détention.
Dans la perspective du sommet de paix prévu à Berlin, en Allemagne, ce dimanche, nous appelons les parties au conflit et ceux qui ont une influence sur elles à conclure d’urgence un accord de paix global et durable pour le bien de chaque enfant en Libye. »