Depuis des années, nous nous engageons activement contre les mutilations génitales féminines (MGF) dans le cadre de notre campagne « Stoppt d’Beschneidung vu Meedercher ! » (Arrêtez l’excision des filles !), en misant aussi bien sur la prévention que sur les soins pour les victimes de cette pratique parfois mortelle.
Les filles restent marquées à vie
L’excision féminine est une tradition dangereuse pour la vie et la santé d’une fille et cause des souffrances physiques et psychiques très douloureuses et dans la majorité des cas irréversibles. Les conséquences sont terribles : Souvent, sans anesthésie et dans des conditions peu hygiéniques, l’excision entraîne des infections qui peuvent devenir chroniques et même causer la mort.
Des visages derrière les chiffres
Asya, 6 ans
Asya, 6 ans, vit en Ethiopie dans la région d’Afar et est victime de MGF. Elle avait été traitée auprès du poste de santé local, mais les infections étaient récurrentes et elle avait toujours mal.
Après des années de souffrance, les agents de santé ont informé ses parents que les complications étaient probablement liées à la mutilation génitale féminine et Asya a été référée à l’hôpital d’Asayita, où elle a été examinée par Dr Hatesy. Le gynécologue a constaté que l’ouverture vaginale avait été tellement étroitement recousue que son urine ne pouvait pas s’évacuer naturellement.
Ses parents ont alors permis à Dr Hatesy de procéder à la désinfibulation. L’opération a été accomplie avec succès et lors de la visite de contrôle, Asya se sentait déjà beaucoup mieux.
Elle a expliqué que la douleur avait pour la première fois disparue.
Fatima, 18 ans
A 15 ans, Fatima, a marié l’homme auquel elle avait été promise. Comme 98% des femmes en Ethiopie dans la région d’Afar, elle avait été excisée en tant que bébé.
Au moment de l’accouchement, Fatima et son bébé risquaient de perdre la vie, comme l’ouverture vaginale de Fatima était trop petite. Grâce à une intervention médicale en dernière minute, Fatima et sa fille ont pu survivre.
Fatima a refusé de faire exciser sa fille, malgré la pression de son mari et de sa famille. Aujourd’hui, Fatima fait partie du Club des filles contre les MGF et a reçu une formation sur les conséquences des MGF avec le soutien de l’UNICEF. Fatima dit que jusqu’à présent, elle a sauvé 5 filles de l’excision.
« Je n’ai pas besoin de motivation externe pour lutter contre les MGF, comme je suis une victime moi-même.
Quelqu’un qui a souffert une telle douleur est motivé d’agir. »
La Journée internationale de tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines est l’occasion de passer en revue le chemin parcouru dans la lutte contre les MGF et de redoubler les efforts pour abolir cette pratique.
Mobilisons nous ensemble pour que plus aucune fille n’ait à subir cette pratique néfaste, tant au niveau psychologique que physique.