Quand les cauchemars deviennent réalité
Les habitants de la bande de Gaza sont sans cesse déplacés. Tout récemment, une offensive militaire a été lancée dans la ville de Rafah, où plus de 1,2 million de Palestiniens, dont la moitié sont des enfants, cherchaient désespérément refuge. Aujourd’hui, ils sont à nouveau contraints de fuir. Mais où sont-ils censés aller ? Il n’y a pas d’endroit sûr où s’enfuir, ils sont affamés, épuisés et marqués par de nombreuses expériences traumatisantes. Ils ont plus que jamais besoin de notre aide.
Des chiffres effrayants
125 otages israéliens (dont 37 sont présumés morts) sont toujours détenus depuis le 7 octobre. Depuis cette date, au moins 35.233 Palestiniens, dont 14.100 enfants, ont perdu la vie dans la bande de Gaza en raison de la violence et de ses conséquences. Les enfants figurent également en nombre alarmant parmi les 79.141 blessés, au nombre d’au moins 12.320 (au 15 mai 2024).
En Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem-Est, au moins 480 personnes, dont 128 enfants, ont été tués au cours de cette période. Là aussi, plusieurs milliers de Palestiniens ont été contraintes de fuir leur domicile (au 15 mai 2024).
Au total, environ 3,3 millions de personnes vivant dans l’État de Palestine ont urgemment besoin d’une aide humanitaire.
Au bord d’une famine
La malnutrition des enfants liée à la pénurie alimentaire est devenue un problème majeur dans la bande de Gaza. À Gaza, 95 % de la population est confrontée à une insécurité alimentaire aiguë. 9 enfants sur 10 âgés de moins de 2 ans ne reçoivent pas la qualité ou la quantité de nourriture dont ils ont besoin pour survivre et grandir.
Propagation de maladies potentiellement mortelles
Les infrastructures d’approvisionnement en eau et de traitement des eaux usées ont été endommagées. La population manque d’eau propre. Cette pénurie d’eau potable s’accompagne de l’apparition de maladies potentiellement mortelles. Par exemple, le nombre de cas de diarrhée sévère chez les enfants augmente très rapidement.
Crise sanitaire : hôpitaux vitaux non opérationnels
De nombreux hôpitaux et infrastructures de santé ont été endommagés ou détruits lors d’attaques. Selon l’OMS, 445 attaques contre des établissements de santé et services médicaux ont été enregistrées dans la bande de Gaza entre le 7 octobre et le 15 mai. Il y a également eu 447 attaques en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.
Les hôpitaux encore opérationnels manquent de carburant et de fournitures médicales. Le système de santé s’effondre et les derniers hôpitaux sont extrêmement surchargés. Et tout cela se produit à un moment où d’innombrables personnes ont un besoin urgent d’être soignées pour des blessures, la malnutrition ou des maladies.
Que fait l’UNICEF pour aider ?
Nutrition
Pour prévenir la malnutrition, nous fournissons des aliments vitaux tels que du lait thérapeutique, des biscuits ou de la pâte d’arachide, des poudres de micronutriments et des préparations à base de sucre et de sel pour traiter la diarrhée. Notre travail comprend également la détection précoce et le traitement efficace de la malnutrition.
Santé
Nous fournissons aux hôpitaux des vaccins, du carburant et des fournitures médicales et nous soutenons le rétablissement des services médicaux de base, par exemple en fournissant des tentes à haute performance.
Eau, assainissement et hygiène
Nous installons des stations mobiles de dessalement, fournissons du carburant pour les stations d’épuration et du chlore pour le traitement de l’eau afin de prévenir les épidémies. En deux semaines, par exemple, nous avons pu fournir 183.000 litres de carburant, ce qui nous a permis d’approvisionner en eau plus de 1,6 million de personnes, dont plus de 0,8 million d’enfants. En outre, nous distribuons des produits d’hygiène importants.
Protection
Nous fournissons des vêtements et offrons aux enfants et aux familles un soutien psychosocial pour les aider à surmonter ce qu’ils ont vécu. Après de nombreuses expériences traumatisantes, cette aide est cruciale.
« Il est essentiel que les armes se taisent et que les droits des enfants soient respectés. Les enfants de Gaza, qui ont enduré des horreurs inimaginables, méritent un cessez-le-feu immédiat et une chance d’avoir un avenir pacifique ».
Adele Khodr, directrice régionale de l’UNICEF pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord